Lundi 9 août, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a publié le premier volet de son nouveau rapport, faisant l’état des connaissances scientifiques actuelles sur le climat. Le rapport complet sortira en 2022.  

Plus de doute possible, les activités humaines sont à l’origine du changement climatique auquel nous faisons face ! En effet, depuis le précédent rapport publié en 2013, la situation globale s’est indéniablement aggravée. Sans action immédiate et radicale de notre part, les événements climatiques extrêmes auxquels nous sommes déjà confrontés vont se multiplier et s’intensifier.   

Le rapport est accessible en ligne et propose un résumé de 42 pages aux décideurs publics.  

Ce qu’il faut retenir :

Le réchauffement climatique s’accélère et s’intensifie  

+1,1 °C sur la dernière décennie. Le rapport indique que « chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis 1850 », le réchauffement s’accélère à un rythme jamais observé depuis 2000 ans et est beaucoup plus important au niveau des continents que des océans. Les scientifiques prévoient pour le siècle à venir une augmentation de +1,4°C, dans un scénario idéal où des mesures drastiques et efficaces de réduction des émissions de GES seraient déployées et globalisées ; et de +5,7°C, si l’on ne fait rien. Toutefois, maintenir le réchauffement climatique à + 1,5°C n’empêchera pas les précipitations et inondations de s’intensifier dans la plupart des régions d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe. De plus, les experts pressentent que la température mondiale atteindra +1,5°C ou +1,6°C à l’horizon 2030 par rapport à l’ère pré-industrielle, soit dix ans plus tôt que prévu.   

Le niveau des mers augmente de façon alarmante  

La principale explication tient dans la fonte des glaces, le niveau des mers a ainsi augmenté de + de 20 cm en un siècle, + 9 cm ces trente dernières années et pourrait atteindre +1 m d’ici 2100.  

La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère atteint des sommets  

Le taux de CO2 enregistré dans l’atmosphère en 2019 avait atteint son plus haut niveau depuis 2 millions d’années, avec un taux de 410 ppm. D’après les scientifiques, aux vues de nos émissions de CO2 actuelles, il reste 22 ans d’émission pour ne pas dépasser les + 2°C et seulement 7 ans et demi pour rester en-dessous de 1,5°C. Quant aux concentrations de méthane enregistrées, elles sont à leur plus haut niveau depuis 800 000 ans.  

La conclusion de ce premier volet est sans appel :  l’action humaine est à l’origine du réchauffement climatique, dont certains effets sont déjà irréversibles. Il ne faut toutefois pas céder au catastrophisme : décideurs et citoyens ont un rôle majeur à jouer pour les atténuer. Par exemple en France, le secteur du bâtiment émet chaque année plus de 123 millions de tonnes de CO2 qui peuvent être significativement réduites via la massification de la rénovation énergétique engagée et généralisation des rénovations performantes. Le prochain rendez-vous pour décider de politiques d’envergure en la matière se tiendra à Glasgow en novembre prochain lors de la COP26.